A l’occasion du festival Faune Sonore, l’équipe TEDxTours a organisé une conférence sur le thème de l’éducation. Deux intervenants sont venus présenter leurs projets et échanger avec le public. A défaut d’une vidéo, voici un bilan de cette rencontre.

Nous avions réunis Frédéric Miquel, de l’association Objetif 100%, et Xavier Morel, fondateur de l’école DIX, pour discuter de l’éducation. Ils font chacun l’objet d’un article à part entière, ici nous allons revenir sur le débat en lui-même. Si Frédéric Miquel a un projet qui fonctionne en parallèle avec le système scolaire actuel afin d’aider les jeunes en échec scolaire, Xavier Morel nous parlait d’une école réinventée, pour reformer l’éducation de l’intérieur. Nous avions également lancé un thème : Révolution de l’éducation, plus humaine ou plus digitale ?

En tout logique, le thème des enseignements numériques a été abordé : quels sont-ils, comment être sûr de leur légitimité et comment les valoriser ?

Les MOOC (Massive Online Open Courses, ou Formation en Ligne Ouverte à Tous) sont bien des outils avec lequel le public était familier, depuis le Site du Zero devenu Open Classrooms. Comme l’a dit Xavier Morel : le diplôme classique n’est plus une garantie d’emploi. Pourquoi ne pas se tourner vers d’autres sources d’apprentissage et d’autres formes de reconnaissance ? C’est ainsi que la fondation Mozilla aux Etats Unis a crée Open Badges, une plateforme pour valoriser des apprentissages informels ou alternatifs. Chaque badge détaille la compétence acquise et donne accès à des travaux-preuves de l’utilisateur. Aux Etats-Unis, ces badges sont reconnus par certains organismes de formation, des universités, des entreprises ; la NASA en a même crée quelques uns. Pour être réaliste, ils mettent en valeur le cursus académique qui y est attaché, mais ne s’y substituent pas.

C’est néanmoins une preuve d’autonomie et de curiosité. Dans le débat, des images négatives de l’école comme d’une usine à futurs travailleurs ont été évoquées. Les MOOC n’ont pas comme vocation à suivre ce modèle. L’éducation n’est pas que la passerelle vers l’emploi, c’est la démarche d’une vie. Il est important de reconnaître la valeur intrinsèque de l’apprentissage, qu’il y ai un badge à la clé ou non. Sans transition, revenons exactement à l’opposé de ce que je viens d’écrire !

L’un des aspects clés des projets de Frederic Miquel et Xavier Morel est la nécessité de leur existence au milieu d’un écosystème actif et vertueux. Ils ont besoins que des professionnels gravitent autour de leur projet pour informer leurs formations. L’éducation et le monde professionnel ont besoin l’un de l’autre.

Cette coopération a entraîné des questionnements dans le public : dans quelle mesure est-il réellement possible de lier jeunes et professionnels dans le projet Point d’O ?

Frédéric Miquel a parlé du système d’accompagnement qu’il veut mettre en place pour motiver des jeunes en difficultés scolaires : à travers la rencontre systématique d’un professionnel dans le milieu de leur choix. Cela a interpellé une membre du public. S’il est bien d’encourager les gens à suivre leurs rêves d’enfant, est-il réaliste ou productif de dire à tous les enfants qu’ils peuvent devenir astronautes ? Cela a permis à Frédéric Miquel de reformuler son propos. Le Point d’O permettra aux adolescents d’identifier une direction vers laquelle tendre. Il s’agit d’identifier la passion derrière ce rêve d’enfant et de la suivre. Devenir astronaute, qui sait… mais pourquoi pas pilote, ingénieur ou ouvrier dans l’aérospatial. Les astronautes ont besoin de mathématiciens pour calculer les trajectoires des vaisseaux : et voilà comment vous renvoyez un ados en cours de maths. L’important pour des jeunes décrochés dans leur apprentissage, c’est d’abord de reconnaître une envie.

On se posait la question avant la conférence : une éducation plus humaine ou plus digitale ? En fait, il nous faudrait une éducation plus connectée en général : qui tire profit de toutes les ressources et opportunités en ligne, mais également plus connectée au tissu économique local. Plus connectée avec les réalités actuelles en terme d’exigences professionnelles et de formations, plus connectée par l’entraide et la collaboration. En gros, une éducation qui n’est pas égocentrique, ni auto-suffisante. Il faut reconnecter l’école : prêts pour la mise à jour ?

 

Merci à tous ceux qui sont venus, on aurait aimé répondre à plus de questions (j’ai protesté, vous l’avez entendu !) mais ça sera pour une prochaine fois !